LĄŻombre De Méditation

  Je descend un seau, là-bas, au fond de lĄŻâme, trop profound pour voir le bas. JĄŻentend les bruits du seau tombant dans la source profonde et les bruits résonnent le cosmos noir jusquĄŻau bout du ciel. Je tiens la ficelle solidement, le seau sĄŻenfonce et les ondulations débordées se propagent. Le grand seau vert se léve, plein dĄŻeau, très lourd. Je le tire vers moi, de toute ma force, au point de mourir. Je le mets sur la terre. Tout à lĄŻheure le soleil se lève et arrose en pleinitude le seau et la terre de ses lumières rouges. Le seau, plein dĄŻeau, mĄŻéblouit. Je me mets à genoux, la bouche contre le seau et je bois une gorgée dĄŻeau lentement, les yeux fermés légèrement, Je sens son fracheur passer dans mon ventre entire et il ébranle mon âme profondément. Nous ne faisons quĄŻun, lĄŻeau de la source et moi, et puis le cosmos.
  Tous les jours je vis comme cela. Ici il existe la solitude absolue et elle me menace impitoyablement dĄŻune existence amère. Mais que faire! SĄŻil est mon destin tristeĄŚ Au moment de mourir je lĄŻenvelopperai fermement dĄŻun tissu carré pour que personne ne lĄŻaperçoive. Et je le mettrai dans le four crématoire et le brulerai, et enfin moi, devenu un petit oiseau bleu, volerai légèrement très légèrement. Siogneur! Oh, Mon Seigneur! Amen!

Ryoo Byung Yup 65ans (traduit par Jeungah Ryoo, docteur en antropologie)